Vendredi 10 janvier, Frédéric Fromet fait le chansonnier et glapit sa ritournelle ignoble, Jésus est pédé. Le poulailler de Charline Vanhoenacker caquette de joie. Vous êtes sur France Inter, la radio des coprophages urbains. Quelques jours après les gloussements en direct des petits marquis poudrés, les excuses minimales... La mère Bloch, directrice aux frais du contribuable, et sa folle chantante les ont publiées sur une page du site de la radio de sévices publique sur laquelle... on peut en plusieurs endroits entendre et partager la chansonnette. Des excuses que Fromet adresse avant tout à une asso LGBT qui prétend vouloir porter plainte. Il a sans doute peur de ne plus être bien dosé dans les clubs hardcore de la communauté.
La musique populaire regorge de talents variés. Lennon et McCartney sont des dieux de l’Olympe. Leurs successeurs pop perpétuent la tradition de la pièce finement sucrée de 3 minutes. Les textes ne sont pas de simples odes à la joie, leurs auteurs prennent souvent le soin de poivrer l’allégresse des refrains de considérations sociales désabusées, à la Ray Davies (The Kinks). Des chœurs aériens, des solis malins : tout cela requiert du... talent !
Le métalleux est libre un max ! Tout lui est prétexte à faire tournoyer une chevelure de barbare, à poser sur sa table basse en forme de tête de mort ses testicules de trois livres (chacune), juste à côté d’une guitare-épée modèle Excalibur.
Le musicien métalleux (au civil, un homme affable) s’adonne en virtuose, le temps du concert, aux plaisirs de la barbarie. Comme Lemmy Kilmister (remember Motörhead ?), il aime à se coiffer d’une élégante casquette un peu nazie, ou à l’imitation d’une multitude de groupes (à commencer par Venom...), il promène sa bonhomie « sataniste » dans de seyantes armures de cuir complétées d’une coque cloutée indispensable à la protection de son petit oiseau. Tout cela requiert... talent, courage et honnêteté.
écoute déconseillée au fragile Fromet
Voici maintenant l’homme folk rongé par tous les nihilismes. Ses chants d’occidentaux épuisés sont d’un pulmonaire avant la quinte de toux finale. On crée encore un peu, mais non, décidément la vie ne vaut rien et d’ailleurs pourquoi ne pas y mettre un terme ?
Elliott Smith, oscarisé pour la musique du film Will Hunting, se poignarde en 2003, à bout d’’addictions, Vic Chesnutt, punk devenu folkeux paraplégique suite à une biture au volant prend une dose de médicaments fatale un soir de Noël 2009 et Mark Linkous, âme du groupe Sparklehorse, plonge dans le néant avec un charmant murmure : « Oh, I got a heart of darkness »... Tout cela requiert... talent, courage et honnêteté.
Brassens, sa guitare, son tabouret et sa poésie de France... L’art du père Georges tient plus que jamais la route. Et celui de tant d’autres derrière lui. Impossible de citer les multitudes de talents, mineurs ou majeurs, d’une sorte ou d’une autre, de ces cinq dernières décennies...
2019 : Saez déroule sans prévenir un Manu dans le Cul de 7 minutes 11, sauvant à lui tout seul l’honneur d’un « métier » peuplé de lâches dont les miquettes font bravo à l’idée de se faire poisser en flagrant délit d’une seule pensée pro-Gilets jaunes.
Tous avec moi, au refrain : « Tout cela requiert etc. »
Et puis Fromet... Le lamentable Fromet et son Jésus est pédé.
Bah ! Christ en a vu d’autres. Les artistes proposent toujours de surprenantes figures du Sauveur, plus ou moins catholiques, apostoliques et romaines. Jésus sur les toiles pompières et surréalistes d’un Dali, Jésus dans un entretien de Juliette Gréco à l’Huma : « Le Christ est un formidable communiste, on n’a pas le droit de mépriser une femme [comme la sainte vierge] ». Notre gros Johnny national n’a pas été en reste avec son très opportuniste Jésus-Christ est un hippie. Puisque nous en sommes aux années 70, saluons Ginette Garcin qui se jette avec une moue délicieuse Dans les bras de Jésus. En 1999, Katerine susurrait Jésus-Christ mon amour. Dans leur récent album, Là-Haut, les Brigandes n’oublient pas la sainte figure du fils de Dieu. Tout cela passe, tous en chœurs : avec du talent.
Et puis Fromet... L’ignoble Fromet environné des gloussements d’une animatrice grassouillette et de sa meute de hyènes.
Par charité chrétienne, on aimerait l’ajouter à tous les talents évoqués, le Fromet. Mais il ne suffit pas de chanter juste et de branlouiller basiquement la guitare. Fromet, chroniqueur baltringue, aride comme une terre maudite, ne peut figurer dans aucune liste de talentueux. Pas même du côté des talentueux détestables.
Trop médiocre, la combine à Fromet : un texte grossier sur la seule pompe rythmique qu’il sache tenir – même l’ignoble Val était plus tendre sur une six cordes et avec un enfant qu’il ne prenait pas par la main.
Fromet, ce sera sa punition pour les longues années à venir : il aura le temps d’y repenser à son Jésus est pédé quand France Inter n’existera plus, quand de clubs gay en réunions de vieilles lesbiches, il peinera à cachetonner pour « boucler son intermittence ». Les années passeront sans que jamais il ne se sorte du cœur une seule vraie chanson. Tout sentira la fabrication. Il le sait déjà... D’ailleurs, Val a-t-il jamais sorti une vraie chanson ? Non.
- Fromet à l’œuvre : Petit instrument
et déjections canines en guise d’œuvres
Quelle souffrance intime a pu faner à tout jamais le talent de l’enfant Fromet ? Le petit bourgeois du Loir-et-Cher a pourtant grandi dans une ambiance d’amour et de bisous sur la nuque. À Blois, Jack Lang, l’ami des « lieux de vie » (du genre Le Coral), était un proche de la famille, tout particulièrement de l’oncle, le député et apparatchik PS Michel Fromet. Qu’est-ce qui a bien pu déchirer le jeune Fromet ? Des situations humiliantes et répétitives sont-elles à l’origine de cette voix de ragondin apeuré ? Qui donc a pu lui mettre en bouche la baguette magique qui offre le don des ritournelles infâmes ? Un certain milieu politique de province est friand, en fin de banquets républicains, de petits « cucul-la-praline » à faire couiner. Avec Fromet soumettant son répertoire et son organe flûté, les franc-maçons locaux se sont-ils régalés bien à fond de l’artiste en herbe ? Les annales du Loir-et-Cher (ces gens-là ne font pas de manières !) conservent-elles des traces de concerts douloureux ? La question est incontournable : le jeune Fromet a-t-il animé des goûters d’anniversaire chez onc’ Fromet, en compagnie de Jack Lang, de Cohn-Bendit et de Frédéric Mitterrand ?
- Document d’archive : Après une rude initiation, les "zicos" mènent un jeune Fromet bien défoncé jusqu’à la scène
Frédéric se confessera sur le canapé de Gérard Miller pour retrouver les sensations de son enfance. En attendant, ce héraut du Marais est l’ultime incarnation du chansonnier rive gauche, une figure ringardisée depuis, au bas mot, 50 ans. Il fallait être le dernier des tocards pour s’en emparer à nouveau. En sa personne voisinent donc l’obsolescence artistique (aurez-vous le courage d’écouter ses albums « personnels » ?) et la déliquescence mentale du bobo france-intérisé. Ça fait beaucoup.
La sagesse populaire en son génie résume d’un mot un certain type d’individus et de comportements : enc… !